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hafsasaifi
19 août 2009

L'arbre

L’arbre était rivé à la montagne,
Son bois noirci par tous ces hivers.

Le soleil des tournesols découpait des ombres jaunes dans la plaine.
Parfois la vie n’avait pas beaucoup de paroles.
Et le silence sentait l’herbe humide
Les ombres se relevaient du sol.
Dans les armoires étaient déposées des jarres luisantes pleines d’huile d’olive
Qui sous la poussière embaumaient toute la maison.
Un papillon se tenait au plafond
Retenu par les fils de l’araignée.
Autour d’un feu de charme dans la cheminée les dires très fragiles de mes aïeux me chuchotaient au creux de la nuit.
En dessous, la maison reposait.
Au-dessus, le monde.
Ceux qui étaient partis, de ceux-là on ne s’informait pas.
Des fleurs ornaient la chevelure des tombes.
L’église s’élevait au-dessus d’elle-même.
Des créatures oubliées par les songes, personne ne parlait.
Bientôt ils avaient oublié à qui, la nuit, ils appartenaient.
Les yeux voyaient ce qu’ils étaient.

Parfois une crue emportait une maison
Avec elle des âmes éperdues, il y a longtemps de cela.
Les vents d’ombres les emportaient dans la mort comme s’ils ne pouvaient pas fuir.

Et l’aurore, splendide, apparaissait derrière les plaines de l’ombre,

L’envol des fous de Bassan,

Un vent de pluie

Et le miroitement de l’eau dans le soleil,

Comme aux débuts du monde.

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